Édito

Karavel et Kalypso. Deux lettres K dont les diagonales rappellent l’allure d’un corps dansant. Deux festivals comme deux fils sur un planisphère qui tracent les lignes d’un nouveau voyage.

Je vous propose d’embarquer pour ces nouvelles éditions de Karavel et de Kalypso, qui fête ses 10 ans cette année. Deux géographies et deux pulsations qui se répondent dans un même souffle : l’envol de compagnies émergentes qui portent en elles les idéaux de toute une génération. Parce qu’un festival déploie des possibilités multiples d’expressions artistiques, il permet à cette jeunesse d’investir un espace de performances et d’audaces. Parce qu’ils s’inscrivent au cœur d’un vivier d’énergies, d’innovations et d’imaginaires nés dans la rue le plus souvent, Karavel et Kalypso construisent une passerelle entre une culture populaire et les institutions dites plus savantes. Autant de voiliers en partance vers un horizon à dessiner et à occuper intensément. Pour les artistes, ces festivals sont des actes d’existence forts d’affirmation et d’expérimentation ; pour les publics, c’est une cartographie d’une richesse infinie : plus de 80 compagnies se produisent dans 70 lieux partenaires de 48 villes.

L’ambition de ces festivals est aussi de s’ouvrir à d’autres territoires et à d’autres espaces d’accueil pour les artistes. En se rapprochant du festival Trans’urbaines à Clermont-Ferrand, Karavel et Kalypso forment désormais un triptyque qui décline toutes les nuances de la danse contemporaine et urbaine. Trois univers décloisonnés toujours animés par cette même volonté de croiser les arts. Trois espaces qui envisagent la danse comme une kyrielle d’influences à réinventer. Tout navigue et se meut, tout interagit, tel est l’esprit des festivals qui renouent avec leur sens premier : la célébration, la fête et le partage.

Des chorégraphies les plus oniriques aux énergies les plus tribales, les artistes incarnent le corps dans tous les états de la danse. Imaginons le plateau comme un radeau qui nous emporte vers des continents que nous ne connaissons pas encore. C’est peut-être cela la magie d’un festival de danse : une odyssée collective, un exil volontaire et heureux, le lointain que l’on veut proche. Alors, ce voyage c’est aussi le vôtre.

Mourad Merzouki, Directeur artistique

Événements

Fruits du rapprochement des festivals Karavel et Kalypso, plusieurs événements sont construits en collaboration entre les équipes de Lyon et Paris. Ces événements, véritables temps forts des festivals, se retrouvent ainsi programmés – sur des formules sensiblement identiques – sur les deux festivals pour le plus grand plaisir des publics rhônalpins et franciliens !

À Karavel : sam. 15 octobre À Kalypso : date à venir

Carte blanche à La Baraka

Les festivals Karavel et Kalypso donnent la parole aux artistes en mettant à leur disposition de formidables terrains de jeu, parfois atypiques, pour exprimer leur liberté de danser. Cette année, les festivals mettent à l'honneur la compagnie La Baraka avec, en point d'orgue de cette carte blanche, la nouvelle pièce de Nawal Aït Benalla "Sur tes épaules" questionnant l’avancée de la place des femmes dans la société.

À Karavel : sam. 22 octobre À Kalypso : date à venir

Hip Hop Games

À mi-chemin entre battle et création chorégraphique, cette compétition internationale imaginée par Romuald Brizolier, rassemble quatre crews autour d’une série de challenges où chaque équipe doit réussir à allier technique et improvisation.

Conçus dans la continuité du travail mené par Mourad Merzouki à Pôle en Scènes et au Centre Chorégraphique National de Créteil & du Val-de-Marne, les festivals Karavel et Kalypso se croisent, se répondent et se complètent. Afin de répondre aux enjeux de diffusion des compagnies, les festivals proposent chaque année à plusieurs compagnies de faire le pont entre Karavel et Kalypso. En 2022, près d’une quinzaine de compagnies feront le voyage entre les deux régions. Pourquoi pas vous ?