Édito
Confinant à l’effroi des plus glaçants récits de science-fiction, 2020 n’aura pas manqué de laisser son empreinte sur l’ensemble de la planète. Si la tragédie a marqué nos palais de son goût amer, et si l’isolement nous a privé du contact consolateur de nos proches, ces mois de recueillement solitaire ont également été le théâtre d’une prise de recul salutaire. Un moment volé, où le temps arrêté, le quotidien bouleversé, ont ouvert la voie à une précieuse introspection collective. Depuis 50 ans, jamais les voix ne se sont élevées avec une telle intensité contre les inégalités, jamais l’importance de l’Etat-Providence ne s’est révélée aussi vitale.
Fragilisés, précarisés, les artistes et les acteurs de la culture ont redoublé de solidarité et de créativité pour réinventer l’être-ensemble et imaginer des parenthèses d’évasion. À l’heure de la réouverture des salles de spectacles, une page blanche émerge, filigranée d’espoir et d’incertitude. Cet automne, écrivons de nos corps nos pensées, nos craintes et nos désirs.
Grâce à l’engagement redoublé d’une quarantaine de lieux partenaires qui font vivre les festivals Karavel et Kalypso depuis 14 et 8 ans, plus de 40 compagnies françaises et européennes seront à nos côtés dans cette étape de reconstruction et de réinvention. Soria Rem et Mehdi Ouachek, chorégraphes d’Art Move Concept, chefs de file de l’abstract dance, seront nos compagnons de route dans cette aventure. Naviguant entre les territoires, ils ouvriront des espaces de dialogue, d’expression et de création, à la frontière de la danse, du mime et de l’acrobatie.
Lieux privilégiés de rencontres interculturelles, Karavel et Kalypso, mettront à l’honneur les écritures chorégraphiques de l’ailleurs et offriront l’opportunité, si les conditions le permettent, pour la seconde année consécutive, à de jeunes danseurs chiliens et marocains de s’immerger dans la scène artistique française et de s’enrichir au contact de grandes figures de la danse.
Les festivals donneront un éclairage unique sur l’émergence, notamment par le biais de la Soirée Nouvelle Scène et du Label Passerelles, permettant à une compagnie en devenir, Yasaman, de se produire en tournée dans toute l’Europe. Pilotes en innovation, les festivals accueilleront de nombreuses résidences et permettront au public et aux professionnels de découvrir en exclusivité une dizaine de pièces en cours de création ainsi que 6 spectacles en première et avant-première.
Dans les théâtres, les écoles, les prisons, les centres de loisirs, les cinémas… nous viendrons à votre rencontre, insufflant à nos retrouvailles tant attendues un nouveau souffle de vie, de rêve et de complicité.
Mourad Merzouki, Directeur artistique
Événements
Fruits du rapprochement des festivals Karavel et Kalypso, plusieurs événements sont construits en collaboration entre les équipes de Lyon et Paris. Ces événements, véritables temps forts des festivals, se retrouvent ainsi programmés – sur des formules sensiblement identiques – sur les deux festivals pour le plus grand plaisir des publics rhônalpins et franciliens !
À Karavel : jeu. 1er octobre À Kalypso : mer. 18 novembre, jeu. 17, ven. 18, sam. 19 décembre
Carte blanche à Art Move Concept
À Karavel : sam. 10 octobre À Kalypso : sam. 21 novembre
Soirée internationale #4
À Karavel : dim. 25 octobre À Kalypso : sam. 21 novembre
Hip Hop Games

Conçus dans la continuité du travail mené par Mourad Merzouki à Pôle en Scènes et au Centre Chorégraphique National de Créteil & du Val-de-Marne, les festivals Karavel et Kalypso se croisent, se répondent et se complètent. Afin de répondre aux enjeux de diffusion des compagnies, les festivals proposent chaque année à plusieurs compagnies de faire le pont entre Karavel et Kalypso. En 2019, plus de 50 artistes ou compagnies feront le voyage entre les deux régions. Pourquoi pas vous ?